Marie est toujours prête à fournir des leçons de théologie mariale contemporaines

Observation n° 5 : Marie est toujours prête à fournir des leçons de théologie mariale, parfaitement au courant des dernières études des spécialistes actuels en cette matière.

L'Osservatore Romano continue sa réflexion et s'intéresse à la théologie mariale développée dans l'œuvre de Maria Valtorta. Là encore, dit-il, Marie est toujours prête à fournir des « leçons de théologie mariale, parfaitement au courant des dernières études des spécialistes actuels en cette matière ».

Maria Valtorta aurait-elle écrit ces leçons ?

En faisant une telle déclaration, le Père Roschini écrit que « les commissaires reconnaissaient par-là que l'œuvre contient de fait, une doctrine tout à fait à la pointe en cette matière. C'est indéniable ! affirme cet éminent mariologue, mais il est tout aussi indéniable que Maria Valtorta n'a jamais lu un livre ni suivi de cours qui traitent du sujet, comme il n'y a jamais eu de savant théologien pour lui suggérer ce qu'elle a écrit sur la Sainte Vierge »14.

Nous estimons ainsi que Maria Valtorta n'a pas pu être aidée par des mariologues éminents. Comme expliqué dans le chapitre précédent, elle est isolée, grabataire, elle n'a pas suivi de cursus universitaire et Maria n'a pas les moyens de sortir de chez elle pour s'informer en vue de rédiger son œuvre. Quant aux savants docteurs en mariologie, elle n'en connaissait pas et ne pouvait donc se faire épauler en recevant leurs conseils. Nous pensons donc que les suppositions de l'Osservatore Romano ne sont pas crédibles.

Le cas des dictées et de l'EMV

Poussons cependant notre réflexion plus loin : est-ce que Marie est vraiment prête à donner des leçons de théologie, elle qui est si humble et cachée dans l'Évangile ? C'est la question que nous avons envie d'étudier et voici la réponse que nous voulons proposer.

Rappelons tout d'abord que Marie ne parle jamais pour se mettre en avant, ni pour se glorifier de son élection exceptionnelle. Quand Marie parle à Maria Valtorta, il s'agit simplement de nous expliquer des vérités de foi ou de souligner certains détails qui éclairent l'Évangile de manière étonnante. Ces dictées permettent donc de comprendre davantage la profondeur des personnages (par exemple la douleur de saint Joseph quand il découvrit la grossesse de son épouse). Elles permettent aussi mettre en lumière certains événements que Marie a vécus. Il s'agit donc d'une explication spirituelle et non d'une glorification orgueilleuse des principaux événements de sa vie.

Ensuite, dans L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, Marie est toujours humble et cachée. Elle révèle bien à Élisabeth sa maternité divine, parce que l'Esprit Saint a daigné éclairer sa cousine, mais elle dissimule à tous les autres le fait qu'elle est la Bien-Aimée de Dieu. Zacharie et Joseph ignorent tout de sa grossesse, jusqu'à ce que le Seigneur leur dévoile qui elle est vraiment (EMV 24 et 26). Les apôtres eux-mêmes ne découvrent Marie que sur l'initiative de Jésus, qui leur racontent l'Annonciation (EMV 348). Quand ils vont à Bethléem, c'est sur l'instance de son Fils que la Vierge leur raconte la Nativité (EMV 207). Marie s'efface donc et ne révèle jamais tous les trésors que Dieu a mis en elle. Lorsqu'elle prend la parole, pour parler à son Fils ou aux apôtres, ce n'est jamais dans un esprit de prétention. Elle reste modeste et donne son avis puisqu'on le lui demande. C'est tout.

Enfin, toutes les dictées données par Marie -- comme par Jésus -- sont accessibles à tous. En effet, même un lecteur qui ignore tout de la doctrine catholique peut facilement lire les explications de notre Mère du Ciel ou de notre Seigneur. Ils s'expriment en de termes simples, mais clairs, de sorte que chaque lecteur peut suivre la leçon qui leur est donnée. On ne peut donc pas les classifier les paroles de Marie et de Jésus comme des « leçons de théologie » si on entend par-là des discours compliqués, savants, que peuvent comprendre uniquement des érudits diplômés en théologie. Non, tout est simple avec le Ciel, et les vérités de foi y sont expliquées sans prétention, tout en étant fidèles aux enseignements de l'Église catholique.

Ces explications sont aussi tellement claires que, lorsqu'on ferme l'Œuvre, nous avons une vision renouvelée de notre Mère du Ciel. Rappelons à cet effet les propos du Père Roschini :

Cela fait un demi-siècle que je m'occupe de mariologie : par l'étude, l'enseignement, la prédication et l'écriture. [...] Mais je me sens obligé d'avouer candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria Valtorta.

Du reste, pourquoi s'étonner que le Christ et Marie viennent nous expliquer des vérités de foi ? À l'époque de la Seconde Guerre mondiale, le monde se meurt et est déchiré par la haine et les conflits. Aujourd'hui, le monde ne connaît plus l'Évangile et ne croit même plus en Dieu. Le Ciel savait donc qu'il fallait nous donner des phares pour nous guider dans cette nuit spirituelle et il nous en a donné à foison lors du XXe siècle. Maria Valtorta en est l'une d'elles, mais nous pourrions également citer Luisa Piccaretta, sainte Faustine, Padre Pio, Gabrielle Bossis, Gemma Galgani, Thérèse de Lisieux et bien d'autres encore.

Notes de bas de page

14 Debroise François-Michel, Maria Valtorta et l'Église, p. 14.