Marie est la second-née du Père
Observation n° 14 : Marie est la seconde-née du Père
Dans l'article de l'Osservatore Romano, on peut lire le paragraphe suivant.
Au volume 1, page 63, on lit sous ce titre : « Marie peut-être appelée seconde-née du Père », affirmation répétée en tête de la page suivante. Les précisions, tout en évitant une hérésie authentique, n'enlèvent pas l'impression fondée qu'on veut construire une nouvelle mariologie qui dépasse facilement les bornes de la conformité théologique.
Voici le texte de l'EMV.
Le Père, en tant que Créateur, renouvela son œuvre du sixième jour et eut une vraie « fille », digne de lui, à sa parfaite ressemblance. L'empreinte de Dieu s'était imprimée en Marie avec une telle netteté que seul le Premier-né du Père lui était supérieur. Marie peut être appelée la « puînée » du Père, en raison de la perfection qu'elle reçut et sut conserver, de sa dignité d'Épouse de Dieu, de Mère de Dieu, et de Reine du Ciel : elle vient au second rang après le Fils du Père et dans sa Pensée éternelle, parce qu'il se complaît en elle de toute éternité (EMV 1).
« Puiné » veut dire « cadet » : dans ce contexte, ce terme veut dire « seconde-née du Père » comme le souligne l'Osservatore Romano.
Est-ce quelque chose d'inexact ? Premièrement, ce n'est pas une hérésie, les censeurs de l'article le disent eux-mêmes. Deuxièmement, ce que déclare Jésus n'a rien d'infondé et on peut le comprendre en lisant une dictée du 16 août 1943. Jésus explique à Maria pourquoi il est le « le Premier-né d'entre les morts » (Colossiens 1, 18 ; Apocalypse 1, 5) selon l'ordre humain et l'ordre divin.
Je suis le « Premier-né d'entre les morts » selon l'ordre humain et l'ordre divin.
Premier-né selon l'ordre humain parce que je suis, du côté de ma Mère, fils d'Adam, le premier engendré, de la lignée d'Adam, qui naquis comme auraient dû naître tous les enfants de ceux qui furent créés par mon Père.
N'écarquille pas les yeux. Marie est née sans tache par la volonté de Dieu et sa préservation a été justement voulue pour préparer ma venue. Mais sans une volonté spéciale, Marie, qui était née d'un homme et d'une femme unis selon la loi de la nature, n'aurait pas été différente de toutes les autres créatures issues de la racine contaminée d'Adam. Elle aurait été une grande « juste » comme beaucoup d'autres hommes et femmes de l'antiquité, mais rien de plus. La Grâce, Vie de l'âme, aurait été tuée en Elle par le péché originel.
C'est moi qui ai vaincu la mort et la Mort. Moi qui ai rappelé à la Vie les morts des Limbes. Ils dormaient. Tels que Lazare, dont la résurrection voile celle-ci, plus vraie. Je les ai appelés. Et ils sont ressuscités. Moi, qui suis né d'une femme fille d'Adam, mais sans tache originelle, c'est-à-dire comme auraient dû être tous les enfants d'Adam, je suis donc, dans l'ordre naturel, le premier-né d'Adam, né vivant au milieu de ceux qu'Adam a engendrés morts.
Si nous nous arrêtons déjà sur ce passage, on peut comprendre que Marie est bien la seconde-née du Père, parce qu'elle est née d'un fils d'Adam et d'une fille d'Ève (Anne et Joachim) en étant préservée du péché originel. Elle naît donc en ayant l'innocence de nos premiers parents. Cela a été une grâce qui lui a été accordée, dont elle ne peut se prévaloir : elle est Immaculée Conception par prodige de Dieu, et seconde-née du Père, parce que le Fils est de toute éternité, avant même son Incarnation.
Un peu plus loin, Jésus déclare encore :
Enfin, je suis le « Premier-né » parmi les morts, car ma Chair entra la première dans le Ciel où entreront, à la dernière résurrection, les chairs des saints dont les esprits attendent dans la Lumière la glorification de leur moi complet, comme il est juste que ce soit, puisqu'ils se sanctifièrent en dominant leur chair et en la martyrisant pour la mener à la victoire ; comme il est juste que ce soit parce que les disciples sont semblables au maître, par la volonté aimante du maître, et moi, votre Maître, je suis entré dans la Gloire avec ma chair qui fut martyrisée pour la gloire de Dieu. (...)
Marie est la seconde-née du Père parce qu'elle est également la deuxième à pénétrer dans le Ciel avec son corps glorifié, comme nous le croyons au travers du dogme de l'Assomption.
Reprenons maintenant la déclaration du Seigneur et relisons-la à la lumière de la dictée précédente. Est-ce que cela semble incohérent ? Non. Est-ce que cette déclaration supplante la Tradition, le Magistère, et la Révélation ? Non. Marie est bien préservée du péché originel, elle a bien l'innocence de nos premiers parents, et aucune créature ne peut l'égaler en termes de grâce, d'amour de Dieu et du prochain. En effet, elle a aimé avec une intensité telle que seul Dieu la surpasse au Paradis. On peut donc l'appeler la fille cadette du Père, car comme son Fils, elle était une créature semblable à ce que pensa le Père à l'origine. De plus, elle vécut une vie sainte, propre à sa dignité « d'Épouse de Dieu, de Mère de Dieu, et de Reine du Ciel » jusqu'à ce qu'elle atteigne le Paradis éternel.