Prioriser les Saintes Écritures et de bonnes lectures à la place de l'EMV
Dans leur article, les Dominicains encouragent à lire les Saintes Écritures, appuyées des commentaires des Pères de l'Église. Ils citent une série d'ouvrages et une série de noms (saint Thomas d'Aquin, Bossuet, Dom Marmion...) et encouragent également à lire la vie des saints. Voici ce qu'ils écrivent :
« Plutôt que de lire ce roman où les erreurs foisonnent, les fidèles feraient mieux de lire les Saintes Écritures avec de bons commentaires nourris des Pères de l'Église, par exemple La grande vie de Jésus-Christ par Ludolphe le Chartreux, La Chaîne d'Or de saint Thomas d'Aquin, les commentaires de l'Évangile de Bossuet, les commentaires des épîtres de saint Paul par Dom Delatte ou de la sainte Écriture par Dom Marmion, ou encore de bonnes vies de saints : nos ancêtres ont fait leurs délices de La légende dorée du bienheureux Jacques de Voragine. (…) Les vies de saints ont de quoi nourrir l'imagination, le cœur et l'intelligence de tous les chrétiens, même les plus simples ; on trouve même aujourd'hui de bonnes vies de saints illustrées. »
À cela, notre réponse sera très simple. Bien sûr qu'il faut lire ces œuvres !
Qui a dit qu'il fallait lire uniquement l'œuvre de Maria Valtorta ? Qui a dit qu'elle était même nécessaire pour se sauver ? Cette Œuvre est apparue au XXe siècle, et les deux millénaires qui l'ont précédée ont vu naître de grands saints, et d'âmes innombrables se sont sauvées sans la lire.
Nous aimerions aussi insister sur le fait que chaque âme est différente. Certains s'épanouiront à lire L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, mais d'autres trouveront plutôt leur bonheur à lire Le Livre du Ciel de Luisa Piccarretta ou Lui et moi de Gabrielle Bossis pour rester sur les mystiques de cette époque. D'autres, à l'inverse, se délecteront d'Histoire d’une âme de sainte Thérèse de Lisieux ou dévoreront les écrits de saint Jean de la Croix. Ce n'est pas un mal que de ne pas adhérer à l'EMV, tout simplement parce que le lecteur est peut-être fait pour être touché par d'autres paroles, d'autres livres, d'autres témoignages des membres de l'Église. Il a sa personnalité, son ressenti, son propre vécu, qui peut l'attirer vers un certain type de production plutôt que vers un autre.
En revanche, là où nous émettons plus de réserves, c'est que les âmes ne seront pas naturellement portées à lire de telles œuvres dans notre société sécularisée. Lire la Légende dorée pourrait certes faire du bien à celui qui la parcourt, mais qui pensera d'abord à se la procurer ? Leur ancienneté et la rigueur de certains textes (s'ils présentent une élévation spirituelle) pourront en refroidir plus d'un.
L’Évangile tel qu’il m’a été révélé est a contrario très simple et accessible à tous. Elle a été écrite, non pas pour les savants de ce monde ou les grands érudits de l'Eglise, mais pour les petites âmes, celles qui ont véritablement soif du Christ. Elle peut rejoindre le pauvre d'esprit, comme le prêtre qui connaît bien la doctrine catholique. Et c'est cela qui fait tout son attrait. Les âmes peuvent comprendre les leçons données par Jésus. Elles peuvent se retrouver dans le tempérament des apôtres. Dans leurs questions. Dans la détresse de certains protagonistes. D'autres fois encore, certaines incompréhensions sont levées en lisant certains dialogues, certaines paraboles que le Christ donne durant sa vie publique. Et tout prend alors une dimension nouvelle.
Qu'on ne s'abuse pas : l'EMV n'aura jamais pour vocation de remplacer les Saintes Écritures. Elle a pour charge de mettre en lumière les quatre évangiles, pas de supprimer leur lecture. Mais il s'agit d'un outil qui peut redonner la foi, recréer l'espérance, susciter la charité et l'abandon à Dieu. Si on peut dire que les récits des évangélistes sont une hagiographie de la vie de Jésus, le récit de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé l'est également dans une ampleur plus vaste et plus complète -- puisque nous avons dix tomes pour un ensemble de 4.000 à 5000 pages environ30.
Nous ne demandons pas d'idolâtrer cette Œuvre, comme il ne faut pas idolâtrer la Bible pour ce qu'elle est également. Mais nier ses effets -- qui réveillent les dons et les fruits de l'Esprit dans l'âme de bonne volonté -- ne nous semble pas non plus le bon comportement à adopter.
Ce n'est pas l'EMV qui est fondamentalement bon ou mauvais, c'est l'usage qu'on en fait. Pour certains, cela pourra permettre de créer des épis de vie éternelle à cent pour un. Pour d'autres, ils buteront contre ce récit spirituel et ne s'y retrouveront pas. Il sera, comme son divin Auteur, un signe de contradiction parmi le peuple de Dieu. Selon nous, si nous ne retrouvons aucun attrait dans ces livres, il est alors préférable de s'en écarter et de chercher le Christ ailleurs, chaque âme ayant ses affinités particulières. Lutter contre cette Œuvre, en revanche, nous paraît périlleux, tant nous sommes convaincue qu'elle vient de Dieu. Le fait le plus grave, ce n'est pas d'aimer ou non ce récit, notre Dieu n'est pas un Dieu Vengeur qui est prêt à nous foudroyer parce que nous ne nous y retrouvons pas. Il sait, il comprend, et il connaît ce qui est le mieux pour nous. Par contre, dissuader les âmes de lire l'EMV sans qu'elle n'en lise une ligne peut être désastreux, car si jamais cette Œuvre peut les amener vers Dieu, que répondrons-nous alors au Seigneur en voyant les dégâts que nous aurons causés par nos mauvais conseils ? Cela vaut certes pour l'EMV, mais aussi pour l'ensemble de notre vie chrétienne.
Évidemment, nos erreurs et nos fautes sont atténuées par notre droiture d'intention au moment des faits, et la Miséricorde de Dieu peut pallier à nos manquements envers nos frères. Cela ne veut cependant pas dire que tout est permis. Le discernement nous semble donc essentiel, au moins jusqu'à ce que l'Eglise se prononce, dans les temps présents, sur L’Evangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.