Erreur ou inconvenance n°5 : Notre-Dame se vante de son humilité et de son calme
Marie parle de son humilité à deux occasions dans l'œuvre de Maria Valtorta. La première a lieu lors de la Visitation, lorsqu'elle prononce son Magnificat. La deuxième a lieu lorsque Joseph lui demande pourquoi elle ne lui a pas révélé qu'elle portait le Verbe de Dieu.
Arrêtons-nous brièvement sur le Magnificat qui est amplement connu dans l'Évangile. Quand Marie déclare : « Il s'est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse », est-ce de l'orgueil et de la vantardise ? Non. Est-elle remplie de suffisance face au cri et aux paroles d'Élisabeth ? Non. Comme le dit le Christ lui-même, « Marie ne s'exaltait pas dans la vanité des louanges d'autrui, mais elle ne niait pas non plus les grandes choses que Dieu accomplissait en elle » (30 septembre 1943). Sa Mère reconnaît donc simplement les faits, elle se reconnaît même comme une moins que rien, puisqu'elle est humble et pauvre, mais elle ne cache pas sa joie ni le fait que le Tout-Puissant fit pour elle des merveilles. Elle sait que les générations futures la proclameront bienheureuse parce qu'elle porte le Verbe de Dieu. Elle loue donc le Seigneur pour l'immense grâce qui lui a été accordée, et cette louange n'entraine en définitive qu'un abaissement encore plus profond de la Vierge Marie. Elle aime, elle prie, elle adore, elle s'abîme dans son amour et sa petitesse, et pour elle, cela suffit. La vision de Maria Valtorta nous indique même qu'à la fin de son cantique, Marie « joint les mains sur son cœur et s'agenouille, prosternée à terre, en adorant Dieu » (EMV 21). Cela prouve son humilité et cela montre également qu'elle ne s'exalte par des bouffées d'orgueil.
Dès la fin de l'Annonciation, Marie pense à Joseph. Comment lui annoncer sa gestation ? Elle ne veut pas se flatter du don de Dieu, et elle ne peut pas non plus justifier sa maternité sans préciser que le Seigneur l'a aimée entre toutes les femmes (EMV 18.8). Dans l'Œuvre, on apprend que l'Esprit lui intime de se taire et de lui laisser le soin de la justifier auprès de son époux. Elle doit alors porter sa confiance de créature à la perfection.
S'il ne m'avait pas dit : " Tais-toi ", j'aurais peut-être osé, face contre terre, annoncer à Joseph : " L'Esprit est entré en moi et je porte en moi le Germe de Dieu. " Et il m'aurait cru, parce qu'il m'estime et parce que, comme tous ceux qui ne mentent jamais, il ne pouvait croire que les autres mentent. Oui, pour lui épargner la douleur à venir, j'aurais surmonté ma répugnance à m'attribuer une telle louange. Mais j'ai obéi au commandement de Dieu (EMV 18.9).
Quand l'ange vient trouver Joseph, celui-ci va demander pardon à Marie et il lui demande :
« Mais pourquoi, Marie, as-tu été humble au point de cacher ta gloire, à moi ton époux, et permettre ainsi que je te suspecte ? »
Joseph n'est pas à genoux, mais il est si penché que cela revient au même. Marie pose sa main sur sa tête et sourit. On dirait qu'elle l'absout. Elle dit alors :
« Si mon humilité n'avait pas été aussi parfaite, je n'aurais pas mérité de concevoir le Très-Haut, qui vient effacer le péché d'orgueil qui a détruit l'homme. D'ailleurs, je n'ai fait qu'obéir... C'est Dieu qui m'a demandé cette obéissance... Elle m'a tellement coûté... pour toi, pour la souffrance que tu allais éprouver. Mais il fallait que je me taise. Je suis la servante de Dieu, et les serviteurs ne discutent pas les ordres qu'ils reçoivent : ils les exécutent, Joseph, même si cela leur fait verser des larmes de sang. » (EMV 26.4).
Marie reconnait son humilité parfaite. Il n'y a pas lieu de la cacher, puisque Joseph la connaît et en a été témoin. Elle ne s'exalte cependant pas : au contraire, elle reconnaît ses vertus avec simplicité, puis elle referme le voile sur la sainteté de son âme. Elle agira ensuite en toute chose comme une simple femme de Nazareth.
Marie restera donc toujours très humble. Elle ne se vante pas, mais elle fait confiance en Dieu. Elle ne se glorifie pas, mais elle reconnait simplement les dons que Dieu lui a accordés, sans jamais chercher à les étaler devant le monde. Enfin, elle reconnaît les vertus qu'elle cultive en son cœur quand il lui faut vraiment en parler. Si elle est disponible pour le prochain, son âme est fixée en Dieu et elle avancera toujours plus vers son But éternel. Rien ne l'arrêtera, et son humilité sera l'une de ses plus belles vertus au Ciel.