Propos n°2 : les livres de Maria Valtorta peuvent ne pas élever l'âme des lecteurs ni leur faire connaître « vraiment Notre Seigneur tel qu'il était, tel qu'il est, tel que nous devons le connaître, le croire ».
Mgr Lefebvre considère que l'œuvre de Maria Valtorta peut ne pas élever l'âme ni faire connaître le Christ « tel qu'il était, tel qu'il est, tel que nous devons le connaître, le croire ». Étudions donc son affirmation.
Nous comprenons difficilement comment L’Évangile tel qu’il m’a été révélé -- mais aussi les Cahiers et toute l'œuvre annexe, qui sont souvent méconnus -- peuvent ne pas élever l'esprit du lecteur. Admettons même un instant que cette œuvre soit d'origine humaine. Admettons que ce soit Maria elle-même qui ait tout écrit. Tout imaginé. Quand bien même cela ne viendrait pas de Dieu, qu'est-ce qui empêche celui qui parcourt ces lignes de réfléchir sur sa foi et d'approfondir son lien avec Dieu ?
Les paraboles n'élèvent-elles pas vers le Ciel ? Les enseignements de Jésus ne sont-ils pas conformes aux préceptes évangéliques ? Les interrogations des apôtres ne renvoient-ils pas à nos propres questionnements ? Leur tempérament ne renvoient-ils pas à notre propre humanité ? Les guérisons ne nous font-ils pas admirer la miséricorde, la puissance, la bonté du Seigneur ? Qu'est-ce qui n'élève pas l'âme dans cette Œuvre ?
Pour l'avoir lu avec une grande simplicité et dénué de tout apriori, nous pouvons affirmer que lire l'EMV a eu plusieurs effets bénéfiques sur notre âme. Nous y avons réfléchi dans le cadre d'une collaboration avec François-Michel Debroise, et nous avons donc regardé quel profit nous avions retiré de cette lecture spirituelle. Remettre notre témoignage ici nous semblerait hors sujet, alors nous l'avons mis en annexe de cette étude. Nous laissons au lecteur la possibilité d'aller le lire dans son exhaustivité. Cependant, pour reprendre l'essentiel de notre argumentaire, voici ce qu'a suscité en nous L’Évangile tel qu’il m’a été révélé.
Nous en avons d'abord retiré une plus grande foi. D'une certaine manière, l'EMV est un merveilleux rappel de l'Évangile ainsi qu'un merveilleux complément au Catéchisme -- pas obligatoire, pas nécessaire à tout prix, mais ces livres sont utiles à l'âme qui le lise. Ensuite, cette œuvre a créé un plus grand attachement à l'Église catholique, apostolique et romaine. Si, au départ, nous pouvions peut-être avoir un certain relativisme (en disant par exemple : « Oui, l'Église catholique est celle fondée par Dieu, mais tel point est quand même difficile à comprendre »), l'EMV nous a littéralement vacciné à certaines théories purement mondaines. Nous croyons avec fermeté que l'Église est celle fondée par Dieu, que Pierre et les Papes qui ont suivi ont été choisis par le Seigneur ; nous croyons aux dogmes de l'Église que l'EMV nous a très bien rappelé au fil des pages, et certains mystères, qui peuvent être difficiles à aborder, comme la souffrance et la mort, sont traités avec délicatesse et fermeté tout au long de la vie du Christ.
Ce que l'EMV nous a aussi très bien appris, également, c'est d'avoir une plus grande charité -- qui est, selon nous, le maître-mot de cette œuvre. Charité, douceur, paix dans les échanges, respect même quand notre interlocuteur n'est pas de notre avis, prière les uns pour les autres, tout cela forme un tout qui n'est rappelé sans cesse dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé.
Enfin, l'œuvre nous a permis de mieux comprendre la Parole, surtout des passages nébuleux du Nouveau Testament, comme l'histoire de la femme cananéenne. Elle a également suscité un amour toujours plus ardent pour notre Seigneur Jésus-Christ, qui est à la fois Sauveur, Rédempteur et Berger de tous les hommes.
Nous ne savons pas si Mgr Lefebvre avait lu l'œuvre dans son entièreté, ou s'il n'en avait lu que des passages épars. Mais nous pensons avec fermeté que cette Œuvre peut justement permettre de faire connaître le Christ à de nombreuses âmes pour mieux les faire revenir vers l'Église et le christianisme. Marie dit elle-même, le 4 juillet 1953 :
« Je voudrais que la révélation qui t'a été faite soit connue du monde, car elle serait un filet de pêche miraculeuse, une lumière dans les ténèbres de nombreux cœurs, et du sel, du pain, du vin de vie éternelle. » (Les Carnets).
Quant à faire connaître Jésus « tel qu'il était, tel qu'il est, tel que nous devons le connaître, le croire », nous ne sommes pas théologienne, et nous manquons de connaissances par rapport aux exégètes et aux savants qui étudient la Bible, le Catéchisme et la théologie. Cependant, nous croyons que l'œuvre ne s'oppose pas au Magistère et à l'Enseignement de l'Église. L'œuvre présente le Christ, sa nature humaine et divine. Il présente ses souffrances, les tentations qu'il a subies, les guérisons qu'il a opérées. Son ampleur est telle qu'il dessine un portrait physique, moral, et spirituel du Sauveur : l'EMV 243 en est un exemple. Malgré tout, cela ne nous semble pas s'opposer au Christ dépeint dans l'Évangile canonique. En conséquence, nous redisons les paroles de Pie XII : « Publiez l'œuvre telle quelle. Il n'y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu'elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront. »
Est-ce un avis subjectif ? Assurément. Mais tout, dans cette réponse, exprime la subjectivité de son auteure, comme l'est selon nous l'article des Dominicains, car s'exprimer sur un livre, une œuvre d'art, ou toute autre réalisation humaine crée de facto un jugement de goût. Seul le Seigneur peut rendre un jugement parfait, et en attendant son verdict -- que nous connaîtrons tous un jour --, nous donnons notre avis. C'est au lecteur ensuite de discerner et d'émettre sa propre opinion.