Erreur ou inconvenance n° 8 : Satan s'est incarné en Judas.

Quelques extraits de l'œuvre

Dans l'œuvre, Jésus affirme bien que Satan a pris chair en Judas. Mais il nous faut bien comprendre cette phrase du Christ à Lazare. Pour ce faire, commençons déjà par relire le dialogue de Jésus avec son ami de Béthanie.

« Un homme, avec d'autres hommes, est en train de débattre le prix de l'Agneau. Tu sais quel nom porte cet Agneau ? Il s'appelle : Jésus de Nazareth.

-- Non, non ! Tu as des ennemis, c'est vrai. Mais personne ne peut te vendre ! Qui est-ce, qui donc ?

-- C'est l'un de mes disciples. Ce ne pouvait être que l'un de ceux que j'ai le plus fortement déçus et qui, las d'attendre, veut se débarrasser de Celui qui n'est plus, désormais, qu'un danger personnel. Il s'imagine remonter ainsi dans l'estime des grands du monde. Il sera, au contraire, méprisé par le monde des bons comme par celui des criminels. Il en est arrivé à se lasser ainsi de moi, de l'attente de ce qu'il a essayé d'atteindre par tous les moyens : la grandeur humaine, qu'il a poursuivie d'abord au Temple, qu'il a cru atteindre avec le Roi d'Israël, et que, maintenant, il cherche de nouveau, au Temple et auprès des Romains... Il espère... Mais Rome, si elle sait récompenser ses serviteurs fidèles... sait piétiner sous son mépris les vils délateurs. Il est las de moi, de l'attente, du fardeau que représente pour lui le devoir d'être bon. Pour un homme mauvais, être bon, devoir feindre de l’être, c'est un fardeau accablant. On peut le supporter quelque temps... et puis cela devient trop éprouvant... alors on s'en débarrasse pour redevenir libre. Libre ? C'est ce que croient les mauvais. C'est ce qu'il croit lui aussi. Mais ce n'est pas la liberté. Appartenir à Dieu, voilà la liberté. Etre contre Dieu, c'est une prison avec des fers et des chaînes, des fardeaux et des coups de fouet, qu'aucun galérien, qu'aucun esclave aux constructions ne supporte sous le fouet du garde-chiourme.

-- De qui s'agit-il ? Dis-le-moi. Qui est-ce ?

-- C'est inutile.

-- Si, c'est utile... Ah !... Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qui, il n'y a pas longtemps, a offensé ma sœur. C'est Judas !

-- Non. C’est Satan. Dieu a pris chair en moi : Jésus. Satan a pris chair en Judas. Un jour... très lointain... ici, dans ton jardin, j'ai consolé des larmes et j'ai excusé une âme tombée dans la boue. J'ai dit que la possession est la contagion de Satan, qui inocule son poison dans l'être et le dénature. J'ai dit que c'est l'union d'une âme avec Satan et avec l'animalité. Mais la possession est encore peu de chose par rapport à l'incarnation. Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par moi. Mais c’est seulement en Jésus-Christ que Dieu est tel qu’il est au Ciel, car je suis le Dieu fait chair. Il n’y a qu’une incarnation divine. De même, c’est en un seul homme que sera Satan, Lucifer, tel qu’il est dans son royaume, car c’est seulement dans l’assassin du Fils de Dieu que Satan s’est incarné. Pendant que je te parle, cet homme se tient devant le Sanhédrin : il s’occupe de mon meurtre et s’y emploie. Mais ce n’est pas lui réellement : c’est Satan (EMV 587.3).

Ce n'est pas la première fois que Judas et Satan sont unis dans l'œuvre. Dans l'EMV 356.5, Jésus dira : « Satan, tu ne le vois ni ne le sens car il n'est qu'un avec toi. Va-t-en démon ! ».

Lors d'une possession, un démon demande au Christ : « Pourquoi nous chasses-tu et ne veux-tu pas de nous alors que tu gardes près de Toi une légion de démons dans un seul ? Ne sais-tu pas que l'enfer tout entier est dans un seul ? Si, tu le sais... » (EMV 537.3). Et dans un autre possédé, le Tentateur déclare :

Je sors, oui, tu m'as vaincu. Mais je me vengerai. Tu me chasses, mais tu as un démon à ton côté et j'entrerai en lui pour le posséder, en l'assaillant de tout mon pouvoir. Et ce ne sera pas ton commandement qui l'arrachera à moi. En tout temps, en tout lieu, je m’engendre des fils, moi, l’auteur du Mal. Et comme Dieu s’est engendré de Lui-même, moi, voilà que je m’engendre de moi-même. Je me conçois dans le cœur de l’homme, et lui m’enfante, il enfante un nouveau Satan qui est lui-même, et j’en jubile, je jubile d’avoir une pareille descendance ! Toi et les hommes, vous trouverez toujours ces créatures qui m'appartiennent, qui sont autant d'autres moi-même. (EMV 420.6)

À ce stade, nous pouvons déjà formuler quelques explications. Premièrement, Satan ne s'incarne pas en Judas dans un sens physiologique (comme lorsqu'on dit : « Le Verbe s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie »). Satan s'incarne plutôt en Judas suivant les inclinations du cœur de celui-ci. Plus l'apôtre est porté au mal, plus l'homme de Kérioth se change en démon et engendre le Démon en lui. Il s'agit d'une forme d'assimilation, qui s'avère de plus en plus parfaite au fil du temps. L'apôtre s'abandonne en effet dans le mal, et ne cherche pas à venir à Jésus pour s'en libérer. Son cœur est corrompu, et par conséquent, il corrompt tout le reste de son être, en premier lieu son esprit. C'est pour cela que l'Adversaire peut autant s'installer dans l'âme de Judas. L'Iscariote plonge, plonge de plus en plus dans l'abîme du péché, et si sa nature humaine ne change pas -- il sera un être humain comme tous les hommes après lui --, son âme, elle, devient une immondice, un nœud de serpent, dans lequel peut se reposer l'Enfer entier. Puisque l'âme, qui est entièrement spirituelle, est semblable à un démon, elle peut accueillir les autres anges déchus en son sein, au point que ça ne devient pas une possession classique, mais une incarnation de Satan. Judas est comme un pur miroir de Lucifer qui parle en lui, alors qu'il vend l'Agneau de Dieu au Sanhédrin.

C'est pourquoi Jésus peut dire, dans l'EMV 589.9, que « le démon le plus rusé s'est fondu à l'homme le plus corrompu ». Il est le plus corrompu parce que son adhésion au péché, au mal, et à Satan est absolue.

Comment peut-on en arriver à cela ?

On pourrait bien sûr se demander, comme Thomas, comment il est possible qu'on trahisse le Fils de Dieu. Jésus lui répond alors :

"Un homme, en effet, ne pourrait trahir le Fils de Dieu, Dieu comme le Père. Mais le traître ne sera pas un homme. Ce sera un démon dans un corps d’homme, le plus possédé, le plus obsédé des hommes. Marie de Magdala avait sept démons, et le possédé des jours derniers était dominé par Belzébuth. Mais en lui sera Belzébuth et toute sa cour démoniaque... Oh ! comme il est vrai que l’Enfer sera dans ce cœur pour lui donner l’audace de vendre, comme on vend un agneau au boucher, le Fils de Dieu à ses ennemis !" (EMV 503.2).

Pour que l'apôtre trahisse, il faut d'abord que Judas adhère réellement au mal et au péché, en toute conscience et de sa pleine volonté. Ensuite, plus il pèche, plus il se change en démon, et plus il le fait de sa propre volonté, plus il engendre en lui Satan et fait bon accueil à toute la cour de l'Enfer. À la fin, son adhésion devient parfaite, et Lucifer peut donc parfaitement s'installer dans l'âme et le cœur de l'apôtre.

Judas est présent quand le Christ s'exprime sur le traître à venir, et l'homme n'est alors pas encore totalement perverti, comme il sera à la Passion. L'Iscariote demande alors :

"Maître, à présent, cet homme est-il déjà possédé par Satan ?"

"Non, Judas. Mais il penche vers Satan, et pencher vers Satan, cela veut dire se mettre dans les conditions de tomber en lui" (Jésus parle à l'Iscariote).

[André :] "Et pourquoi ne vient-il pas à Toi pour guérir de son penchant ? Sait-il qu'il l'a ou bien l'ignore-t-il ?"

"S'il l'ignorait, il ne serait pas coupable comme il l'est, car il sait qu'il tend au mal, et qu'il ne persiste pas dans la résolution d'en sortir. S'il persistait, il viendrait à Moi... mais il ne vient pas... Le poison pénètre et mon voisinage ne le purifie pas, car au lieu de le désirer, il le fuit... Votre erreur, Ô hommes. Vous me fuyez quand vous avez davantage besoin de Moi" (EMV 503.2).

Judas pourrait venir à Jésus, et ceux qui ont lu l'EMV dans sa totalité savent que le Christ a tout fait pour sauver son disciple. Mais pour pardonner, le Christ demande à ce que l'homme vienne librement à lui, car le Seigneur ne viole pas la liberté de sa créature. De même que l'âme pécheresse doit aujourd'hui aller voir le prêtre dans le sacrement de la réconciliation, Judas doit saisir la main que Dieu lui temps.

Âme du plus grand pécheur, ton Sauveur, au seuil de la mort, se penche sur ton abîme et il t'invite à prendre sa main. Ma mort ne sera pas empêchée... Mais toi... mais toi... tu serais sauvé, toi, que j'aime encore, et l'âme de ton Ami ne frémirait pas d'horreur en pensant que c'est par l'œuvre de l'ami qu'il connaît l'horreur de la mort, et de cette mort..." (EMV 589.9).

Judas n'a pas ce mouvement : au contraire, plus le temps passe, plus la possession démoniaque en lui devient une réalité, et plus Satan peut entrer en lui à l'heure des ténèbres. C'est bien ce que dit l'Évangile, d'ailleurs. Le soir de la Passion, saint Luc déclare : « Satan entra en Judas, appelé Iscariote, qui était au nombre des Douze » (Luc 22, 3). Jean écrit : « Jésus leur dit : "N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l'un de vous est un diable !" » (Jean 6, 70). Enfin, un peu plus loin dans l'Evangile du Bien-Aimé, on trouve le verset suivant : « Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : "Ce que tu fais, fais-le vite." » (Jean 13, 27).

Dans l'EMV, Jésus confirme lui-même cet état de fait, lors de l'épisode de la Cène :

Ne dites pas : "Si tu nous as choisis, pourquoi avoir aussi choisi un traître ? Si tu connais tout, pourquoi avoir fait cela ? "Ne vous demandez pas non plus qui est cet homme. Ce n'est pas un homme, c'est Satan. Je l'ai dit à mon ami fidèle, et je l'ai laissé dire par mon enfant bien‑aimé. C'est Satan. Si Satan, l'éternel singe de Dieu, ne s'était pas incarné en une chair mortelle, ce possédé n'aurait pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J'ai dit : "possédé", mais non, il est bien davantage. Il est anéanti en Satan.

L'anéantissement en Satan, ou l'inverse, l'anéantissement en Dieu, permet totalement à celui qui possède l'âme de briller en elle. Tout comme Dieu peut briller en ses saints, et spécifiquement en son Verbe, Satan peut s'exprimer dans ses possédés, mais il ne le fera jamais avec une telle force qu'en Judas.

Le cas de la possession (EMV 502)

Jésus parle à un moment de la possession dans l'EMV, alors qu'il discute avec Simon de Jonas, qui lui confie ses craintes à propos des possédés. Le Christ confie que les possessions les plus subtiles et les plus puissantes sont celles où l'homme se donne volontairement à Satan.

Dans sa conversation avec son Maître, Pierre parle et dit :

« Moi, j'ai peur des possédés, je pense que si Satan les a pris ainsi, ils doivent avoir été très mauvais. Mais... l'homme peut tomber sans avoir la volonté absolue de le faire. Au contraire, ceux qui sans être possédés agissent comme ils le font, avec toute leur liberté de raisonnement... Ah ! tu ne les vaincras jamais, puisque tu ne veux pas les châtier ! Ce sont eux... qui te vaincront... »

« Mon Pierre, tu crois qu'ils ne sont pas possédés ? Tu crois que, pour cela, il faut être comme l'homme de Calliroé et d'autres que nous avons rencontrés ? Tu crois que la possession se manifeste seulement par des cris désordonnés, des bonds, des accès de fureur, la manie de vivre dans des tanières, le mutisme, la paralysie des membres, l'engourdissement de la raison, de sorte que le possédé parle et agit inconsciemment ? Non. Il y a aussi des obsessions, ou plutôt des possessions, plus subtiles et plus puissantes ; ce sont les plus dangereuses, car elles ne gênent pas et n’affaiblissent pas la raison pour l’empêcher de bien agir, mais la développent. Mieux, elles l’augmentent pour qu’elle serve avec puissance celui qui la possède. Quand Dieu possède une intelligence et l'utilise à son service, il y transfuse une intelligence surnaturelle qui accroît de beaucoup l'intelligence naturelle de la personne. Croyez-vous par exemple qu'Isaïe, Ezéchiel, Daniel et les autres prophètes, s'ils avaient dû lire et expliquer ces prophéties comme écrites par d'autres, n'auraient pas trouvé les obscurités indéchiffrables qu'y voient leurs contemporains ? Et pourtant, je vous le dis, lorsqu'ils les recevaient, ils les comprenaient parfaitement. Regarde, Simon : prenons cette fleur poussée ici à tes pieds ; que vois-tu dans l'ombre qui entoure le calice ? Rien. Tu vois un calice profond et une petite bouche et rien de plus. Maintenant, regarde-la pendant que je la cueille et que je la porte ici, sous ce rayon de soleil. Que vois-tu ?

-- Je vois des pistils, du pollen, une petite couronne de duvets qui ressemblent à des cils autour des pistils ainsi qu'une minuscule bande toute ciliée qui orne le pétale large et les deux plus petits... Je vois encore une gouttelette de rosée au fond du calice... et... oh ! voilà ! Un moucheron est descendu à l'intérieur pour boire, et il s'est englué dans le duvet cilié et il n'arrive plus à se dégager... Mais alors ! Montre-moi mieux... Oh ! le duvet est comme couvert de miel, il colle... J'ai compris ! Dieu l'a fait ainsi soit pour que la plante se nourrisse, ou pour que les oiseaux y trouvent leur nourriture en venant becqueter les moucherons, ou encore pour que l'air en soit débarrassé... Quelle merveille !

-- Pourtant, tu n'aurais rien vu sans la puissante lumière du soleil.

-- Hé ! non !

-- Il en va de même de la possession divine. La créature qui, d'elle-même, met toute sa bonne volonté à aimer totalement son Dieu, l'abandon à ses volontés, la pratique des vertus et la maîtrise de ses passions, se trouve absorbée en Dieu --- dans la Lumière qui est Dieu, dans la Sagesse qui est Dieu --- et elle voit et comprend tout. Une fois cette action absolue passée, la créature en vient à un état où ce qui a été reçu se transforme en règle de vie et de sanctification, mais ce qui l'instant d'avant semblait si clair redevient obscur, ou plutôt crépusculaire. Le démon, qui ne cesse de singer Dieu, produit chez les possédés de l’esprit, un effet analogue bien que limité puisque Dieu seul est infini. À ceux qu’il possède, parce qu’ils se sont spontanément donnés à lui pour triompher, il communique une intelligence supérieure, mais uniquement tournée vers le mal, pour nuire, pour offenser Dieu et l’homme. Ainsi l’action satanique, quand elle trouve dans l’âme des complicités, est continuelle et conduit par degrés à la science totale du Mal. Ce sont les pires possessions. Rien n’en apparaît à l’extérieur, de sorte qu’on ne fuit pas ces possédés. Mais elles existent. Comme je l'ai dit plusieurs fois, le Fils de l'homme sera frappé par des possédés de cette sorte (EMV 502).

« L'action satanique, quand elle trouve dans l'âme des complicités, est continuelle et conduit par degrés à la science totale du Mal ». De la même manière, Judas s'abandonne à Satan en se donnant volontairement au péché, et dès lors, leur fusion est totale, puisque l'Iscariote agit comme le veut son maître qu'est le Diable.

En conclusion

Judas a cédé volontairement au Mal et au péché. L'EMV est rempli d'exemple, mais l'Évangile signale notamment que l'apôtre volait la bourse commune. La descente de Judas n'a fait que s'intensifier au fil du temps, parce qu'il n'avait pas la volonté de pratiquer le Bien, parce qu'il s'est abandonné à la triple concupiscence, parce qu'il a en tout état de cause engendré Satan en lui. Il l'a laissé le posséder de plus en plus, jusqu'à ce que la possession soit totale et qu'il s'anéantisse dans le Singe de Dieu.

La Trinité est composée du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et comme le Démon cherche en tout point à singer Dieu, on peut dire aussi qu'il y aura une Triade infernale. Satan représentera le Père, car l'ange déchu a fait entrer le péché dans le monde et s'est révolté contre Dieu. Judas représentera le Fils, car l'apôtre a tellement été uni à Satan qu'il est un reflet du père qu'il s'est choisi. De plus, il a choisi volontairement le Mal alors qu'il était le disciple du Fils de Dieu. Enfin, l'Antéchrist représentera la contrepartie du Saint-Esprit, car il s'abandonnera lui aussi à Satan et mènera une guerre horrible contre Dieu et les chrétiens.

Que Satan se soit incarné en Judas ne nous semble ni sacrilège, ni hérétique, car comme on l'a vu, le Démon s'est engendré dans le cœur de Judas à cause de la mauvaise volonté de celui-ci. Totalement abandonné au mal, Judas a fini par être anéanti en Satan, si bien qu'il était habité par l'Enfer tout entier.

Est-ce donc une erreur ou une inconvenance de l'œuvre ? Pas selon nous. Mais pour bien se rendre compte de la descente spirituelle de l'homme de Kérioth, nous invitons le lecteur à lire l'EMV pour qu'il découvre à quel point le personnage de Judas est complexe. Le Christ a donné L’Évangile tel qu’il m’a été révélé justement pour que nous comprenions qui était son apôtre.

Enfin [j'ai voulu] vous faire connaître le mystère de Judas, ce mystère qu'est la chute d'un esprit que Dieu avait comblé de bienfaits extraordinaires. Un mystère qui, en vérité, se réitère trop souvent et qui blesse le cœur de votre Jésus.

Vous faire connaître comment on chute en passant de l'état de serviteurs et d'enfants de Dieu à celui de démons et de déicides qui tuent Dieu en eux, en tuant la grâce. Mon but est de vous empêcher de mettre le pied sur des sentiers d'où l'on tombe dans l'Abîme, et de vous enseigner la façon de vous y prendre pour essayer de retenir les agneaux imprudents qui se dirigent vers le gouffre.

Appliquez votre intelligence à étudier la figure horrible et cependant banale de Judas, complexe où s'agitent comme des serpents tous les vices capitaux que vous trouvez et que vous avez à combattre chez telle ou telle personne. C'est la leçon que vous devez particulièrement retenir, car ce sera celle qui vous sera la plus utile dans votre ministère de maîtres spirituels et de directeurs d'âmes. Combien, dans tout état de la vie, imitent Judas en se livrant à Satan et trouvent la mort éternelle ! (EMV 652)